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Résumé
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Transcription
Le Dr Pierre Bondil, urologue et oncologue à Chambéry, souligne l'impact du cancer et de ses traitements sur la sexualité. Tous les patients sont concernés, et les soignants doivent les accompagner tout au long du parcours de soins. La majorité des problèmes ont des solutions simples, sans nécessiter un sexologue. L'oncosexualité et l'oncofertilité sont des soins de support essentiels.
Pierre Bondil, je suis urologue, oncologue et andrologue à l'hôpital de Chambéry. Je m'occupe de cancérologie et aussi de médecine sexuelle, et aussi de soins de support. C'est important parce qu’actuellement on vit de plus en plus longtemps avec un cancer. On considère qu’un patient sur deux guérit actuellement.
Et même si on n'est pas guéri, on va vivre de plus en plus longtemps. Donc, le cancer rentre aussi à la maison. Et dans la maison forcément, il y a la vie affective, la vie conjugale, la vie de couple. Et les retentissements sur la santé sexuelle, la vie sexuelle et aussi la vie intime. Alors quels sont les malades concernés ? C'est très simple. C'est tous les malades. On va enlever les enfants, qui sont plutôt concernés par la fertilité future. Mais c'est tous les enfants à partir de la puberté, donc vers 13 à 14 ans. Et y compris les sujets âgés, parce qu'on pense que les seniors n'ont plus de sexualité, mais toutes les enquêtes montrent que c'est important. Davantage les hommes que les femmes. Donc tout le monde est concerné. Comme dans la population générale, exactement pareil. Alors quel cancer et quel traitement ? Là encore, c'est simple. C’est quasiment tous les cancers. Les traitements, c'est pareil. C'est la chirurgie qui est le traitement majeur du cancer. Notamment quand c'est la chirurgie pelvienne, ou si on va avoir une stomie. C'est aussi la radiothérapie, notamment quand elle va toucher tout le petit bassin. Ou aller toucher éventuellement tout ce qui est au niveau du sein. Et puis la chimiothérapie et l'hormonothérapie qui sont des traitements qui sont extrêmement délétères. Et qui touchent beaucoup la santé sexuelle, et qui vont retentir sur la vie de couple et la vie sexuelle.
Chaque soignant a sa perception propre de l'intimité et de la façon dont il va parler. Si c’est une jeune infirmière avec un vieux monsieur, ou avec un enfant, comment on fait. Les savoir-être et savoir-faire s'apprennent et sont appris actuellement dans les équipes hospitalières. Et donc les patients qui posent la question tout simplement : « Est-ce que je vais avoir des conséquences ? Quelles vont être les conséquences ? Quelles solutions vous m'apportez ? » doivent avoir une réponse de la part des soignants. Si ce n’est pas le premier, on a le médecin généraliste. On a l'ensemble des soignants. Il ne faut pas hésiter à en parler à l'infirmière, au manipulateur de radiothérapie. À chaque étape du parcours de soin, il y a un moment où il faut vérifier s’il y a un problème ou s'il n’y a pas un problème au niveau de la santé sexuelle, au niveau de la vie intime, de la vie de couple. C’est important. Alors, faut-il obligatoirement voir un sexologue ? Non. La majorité des problèmes sont simples.
Et en fait relèvent soit, d'une prise d'un traitement local, un lubrifiant vaginal ou de la prévention de la fatigue. Donc des choses que tout le monde peut faire. Alors le sexologue, sa place dans le dispositif, il n’est pas temps de voir tous les patients qui ont un cancer, et qui auront forcément un impact sur leur maladie et sur leur vie sexuelle. Le sexologue ne peut pas voir tous les patients par contre il a la charge dans l'équipe d'être le formateur, l'informateur spécifique de tous les soignants. De façon à ce que les quelques cas complexes, ils puissent les discuter en termes d'outils de travail pour régler la problématique. Mais évidemment non, le patient n'a pas à avoir systématiquement un sexologue. Pour conclure, cancer et sexualité : c'est l'oncosexualité, puis y a l'oncofertilité. Ce sont deux nouveaux soins de support. Et les soins de supports sont vos alliés pour la prise en charge et pour régler votre problème tout au long du parcours de soin. Que ce soit à la phase de diagnostic, la phase de traitement et à l'après cancer aussi.