Douleur ? Ce n’est pas une fatalité !

Le Dr Philippe Poulain, anesthésiste spécialisé dans la prise en charge de la douleur en cancérologie, insiste sur l'importance de ne pas ignorer la douleur liée au cancer. Il existe aujourd’hui des traitements efficaces, médicamenteux (comme la morphine) et non médicamenteux (acupuncture, hypnose, relaxation, activité physique). Une prise en charge précoce permet de mieux contrôler la douleur et d’améliorer la qualité de vie. Les soins de support, essentiels tout au long du traitement, sont là pour accompagner les patients et les aider à mieux vivre avec la maladie.

Je m'appelle Philippe Poulain. Je suis médecin, au départ anesthésiste, mais j'ai très rapidement pris en charge les patients douloureux dans les instituts de lutte contre le cancer. Le cancer, ça peut faire mal effectivement mais ce n’est pas obligatoire tout d'abord. Et puis d'un autre côté, ce n’est pas parce que l’on a des douleurs quand on a un cancer qu'il ne faut pas en parler.

Il y a les traitements et on peut soulager vraiment bien la douleur du cancer de nos jours. Si vous avez mal, je crois qu'il est important à ce moment-là de d'en parler, et il faut en parler tout d'abord à son médecin traitant parce que c'est lui qui est le plus proche, mais il faut aussi en parler à son cancérologue parce que c'est peut-être lui, avec ses traitements, qui a induit certaines douleurs parce que certains traitements peuvent entraîner quelques douleurs. Et donc il est important de les traiter, et très rapidement, de manière à ce que l'on puisse le mieux possible poursuivre le traitement contre le cancer sans douleur. La douleur, elle évolue effectivement avec la maladie mais on a vraiment actuellement tous les moyens, qu’ils soient médicamenteux ou non médicamenteux, de soulager cette douleur. Donc il faut vraiment le dire au tout début car plus on prend en charge tôt la douleur, moins elle devient importante, moins elle vous envahie, et le mieux vous vivez.

Alors, les médicaments c'est important quand même. D’abord, il y a tous les médicaments à base de morphine qui eux sont très très efficaces. Donc il ne faut pas avoir peur car ça marche bien. Mais ça ne rend pas non plus toxicomane. Et puis ensuite, il y a beaucoup de techniques que l'on peut utiliser en complément de ces traitements-là, de manière à les diminuer au maximum, comme par exemple l'acupuncture, l’auriculothérapie, faire de l'activité physique, il y a vraiment de quoi faire, notamment l'hypnose ou bien de la relaxation. Et tout ça c'est aisément disponible dans le cadre des soins de support. Prendre en charge la douleur c'est fondamental, ça fait partie des soins de support. Et les soins de support, ils sont là pour vous accompagner. Ce sont vos alliés tout au long de l'évolution de la maladie pendant votre traitement et jusqu'à l'après cancer. Donc ne les négligez pas, pensez aux soins de support.