Roxanne, une femme dynamique, raconte son combat contre le cancer du poumon après 22 ans de tabagisme. Face au diagnostic brutal à 40 ans, elle se sent coupable mais trouve du soutien dans un groupe de patients. Elle y rencontre Charly, atteint d’un cancer métastatique, qui s’est reconstruit grâce à l’éducation, un changement de mode de vie et son engagement auprès des malades et des aidants. Son histoire illustre la résilience et l’importance du soutien pour avancer. Roxanne lui rend hommage et promet de partager une nouvelle rencontre marquante dans le prochain épisode.

Bonjour à tous. Moi, c’est Roxanne. Je pense que l’on peut dire que je suis une femme vive, dynamique, toujours en quête d’aventures. Enfin, ça c’était surtout avant. Parce que depuis l’âge de 18 ans, j’ai un super copain que je trouvais jusqu’à peu très réconfortant : la cigarette. C’était une relation d’amour-haine. Je dirai même, une relation toxique. Car même si une partie de moi connaissait les dangers du tabac, je n’imaginais pas qu’un jour, il me le ferait payer au prix fort. À 40 ans, après près de 22 ans de tabagisme et une toux persistante, transformée en bronchite à répétition, que j’ai d’abord ignorée, j’ai consulté un médecin. Le verdict est tombé comme un couperet : "c’est un cancer du poumon". C’était comme si le sol s’ouvrait sous mes pieds et m’engloutissait. La culpabilité s’est alors ajoutée à ma peur : comment avais-je pu ignorer les avertissements ? Alors, aujourd’hui, je me bats. Mes proches me disent que je suis forte, mais je n’ai pas le choix. Au cœur de l’hôpital, j’ai eu la chance de rencontrer des personnes qui passent aussi par cette douloureuse épreuve et qui m’ont soutenue et tant appris. Mais surtout, ils m’ont tous donné des clés qui me permettent d’avancer.

Clé #1 - Rencontrer un groupe de soutien

J’ai rencontré Charly lors d’une séance de groupe de soutien organisée à l’hôpital pour les patients atteints de cancer du poumon. Ces sessions ont pour objectif de permettre aux patients de partager leurs expériences, d’échanger des conseils et de se soutenir mutuellement. C’était lors de ma première séance, j’étais assise à l’arrière, je me sentais un peu en décalage, et surtout, nerveuse. Charly s’est assis à côté de moi. C’est lui qui a engagé la conversation le premier, en me demandant si c’était ma première fois dans un tel groupe. J’ai acquiescé, et il m’a rassurée en disant que c’était sa première fois à lui aussi. On a continué à discuter après la fin de la session, et Charly m’a raconté comment il avait été diagnostiqué lors d’un simple contrôle à la SNCF. Cette connexion instantanée nous a rapprochés. C’est comme ça que l’on a commencé à se soutenir.

L’histoire de Charly est plus que surprenante. À 42 ans, il a été diagnostiqué d’un cancer métastatique du poumon, lors d’un contrôle de médecine du travail à la SNCF. Il était en très mauvais état, il avait perdu 25 kg en un peu plus d’un an, dont les 10 derniers kilos en 1 mois. Bien que la gravité de sa maladie n’ait pas été immédiatement communiquée, il a bénéficié de soins de support, notamment lors de son hospitalisation dans son centre de soin. Il est traité par immunothérapie.

Au début, Charly était inconscient de la gravité de son cancer. Mais trois mois après le diagnostic, cela l’a vraiment affecté moralement. Pour lutter contre cela, il s’est immergé dans des recherches sur le cancer, a changé son mode de vie et son alimentation et a même obtenu une certification en nutrition et naturopathie.

La nouvelle de son diagnostic a aussi été difficile pour sa famille. Alors que son père était compréhensif, sa mère avait du mal à accepter la réalité. La mère de sa fille a joué un rôle clé en l’aidant à réorganiser leur vie. Les aidants, c’est un sujet qui l’anime beaucoup. Charly souligne l’importance du soutien pour eux, et note qu’ils sont souvent négligés malgré la souffrance émotionnelle qu’ils endurent. Alors, il est actif dans les groupes de soutien avec les personnes touchées par le cancer du poumon et travaille en tant que représentant des patients. Mais surtout, Charly valorise la communication, l’éducation et le fait de donner des informations fiables. Il reconnaît que 80% des cancers du poumon sont liés au tabac.

Charly encourage les gens à arrêter de fumer, notant qu’avec le bon soutien, comme un tabacologue par exemple, cela peut être plus facile qu’on ne le pense. Il me confie qu’il sait bien que beaucoup de gens n’arrêtent pas vraiment de fumer et se cachent, n’osent pas le dire à leurs familles, et ils en souffrent beaucoup. Il faut voir comment leur faire avoir le fameux déclic.

Cette personne est un exemple vivant que même dans les moments de vie les plus sombres, il y a des opportunités de développement personnel. Sa détermination à changer son mode de vie et à s’engager activement dans les groupes de soutien illustre sa capacité à transformer une situation négative en une opportunité d’apporter un changement positif à sa vie… Et à celle des autres.

Et par ces mots, je voudrais lui rendre hommage. Dans l’épisode suivant, je vous raconterai comment la rencontre fortuite avec Myriam, à la suite d’une pantoufle en cavale, a ouvert une fenêtre sur la force humaine face à l’adversité.

À suivre.